SMARTBACK, la start-up qui sauve les meubles de la destruction !

17 Mar, 2025 | Économie circulaire, Vers le zéro déchet

SmartBack, seconde vie, retours de meubles commandés en ligne

Les retours de produits génèrent chaque année 20 000 tonnes de C02,
soit l’équivalent des émissions de 4000 voitures !

Selon la FEVAD (Fédération du e-commerce et de la vente à distance), 24 % des produits commandés sur internet sont renvoyés par leurs acheteurs !

Depuis la pandémie de COVID on a vu s’envoler les commandes de produits en ligne. Accélérateur d’un changement assez radical de nos habitudes d’achat, cet épisode sanitaire a amené nombre de personnes à se tourner vers internet pour leurs achats de tous les jours, délaissant par la même, leurs magasins de proximité.

Rien d’étonnant à cela !

En quelques clics, c’est facile, on commande, on se fait livrer, le tout sans bouger de son canapé…

Et si ce que l’on reçoit ne correspond pas parfaitement à ce que l’on voulait, ou s’il présente des défauts même minimes, ce n’est pas un problème, en un clic, un formulaire à remplir, on le retourne !

Un clic par-ci,
Un clic par-là,
Simple, rapide, peu contraignant,
Avec des vies à mille à l’heure, difficile de ne pas succomber aux sirènes de la facilité !

Et pourtant !…

A-t-on vraiment conscience que le produit commandé, qui in fine ne vous plait pas ou arrive avec un petit défaut (chose que vous auriez vu et validé si vous l’aviez acheté en magasin), va à nouveau parcourir des milliers de kilomètres pour regagner l’entrepôt de son fabricant ?
Et si ce dernier est situé en Chine, il fera ni plus ni moins que le trajet aller-retour Chine-France-Chine soit près de 20 000 kilomètres, juste parce que vous vous êtes dit « c’est facile, on le commande et de toute façon, s’il ne convient pas, on pourra toujours le renvoyer … » !

Concrètement ce sont des milliers de kilomètres parcourus, et des tonnes de CO2 émises, pour rien. S’il s’agit d’un petit objet, l’impact carbone sera moindre mais imaginez le retour d’un canapé, d’une table ou d’un lit !

Pire …
La plupart du temps ces retours finissent purement et simplement à la poubelle, oui vous avez bien lu, à la poubelle !

Si à l’aller toute l’attention est portée à votre précieux colis parce qu’il pourrait être refusé lors de sa livraison en cas d’emballage abimé, le retour est la plupart du temps beaucoup plus hasardeux. Il va en effet regagner son entrepôt de départ dans un emballage de fortune en étant manipulé de façon bien moins délicate qu’à l’aller.

Bilan, le colis retourné arrive généralement dans un état bien dégradé.
Que devient-il alors ?

Le pire des scénarios se produit très régulièrement. Votre beau canapé neuf, celui que vous avez choisi de retourner car il ne correspondait pas tout à fait à ce que vous vouliez ou parce qu’il avait un petit défaut esthétique, ne sera pas remis en stock et reproposé à la vente par la marque ou l’enseigne le commercialisant. Il finira sa vie ultra courte à la benne, car il sera purement et simplement mis au rebut !

C’est ainsi que des produits neufs, n’ayant jamais servis, vont être jetés, bennés, détruits, gaspillés alors qu’ils avaient une longue vie devant eux et qu’ils auraient pu faire le bonheur de nombre de personnes, même avec un tout petit défaut.

Et ce sont autant de ressources naturelles (bois, acier, cuir, matières textiles, caoutchouc, latex …) qui sont prélevées en pleine nature, extraites, cultivées, récoltées, pour finir directement à la déchèterie !

Vous l’avez compris, oui, nous marchons sur la tête !

Car tout cela a un impact non négligeable sur l’environnement …

Un bilan lourd, d’autant qu’à l’impact carbone d’un transport aller-retour fait pour rien, s’ajoute l’empreinte environnementale de la fabrication du produit retourné. Les matières premières par exemple, ont un impact significatif dans le bilan carbone de la production d’un meuble. C’est le cas notament du lit. Sur 444 kg CO2e émis pour fabriquer un seul lit (cadre + sommier + matelas), 68 % des émissions de C02 proviennent des matières premières. De même pour un canapé convertible. Les matières premières représentent 60% des émissions de carbone liées à sa fabrication.
Retrouvez les chiffres détaillés au bas de cet article (Source : site impactco2.fr/outils/mobilier)

Il est temps d’agir pour inverser le processus !

Celles qui ont très vite mesurer l’impact négatif des retours, qui plus est pour des produits volumineux comme le mobilier d’ameublement et la literie, ce sont Ariane Varale et Olympe Chabert qui ont lancé fin 2021 la start-up SMARTBACK.

Deux jeunes entrepreneures, dotées d’une incroyable énergie communicative, et animées d’une vision forte qui devrait tous nous inspirer ! 

« Parce que notre mission est de lutter contre le gaspillage, on prouve aux marques de mobilier que faire de l’économie circulaire, c’est possible, rentable, désirable. Alors on se retrousse les manches et on développe les process logistiques et les outils technologiques nécessaires, on noue des partenariats forts avec des acteurs engagés locaux, on lève les freins qui empêchent les vendeurs de meubles de se lancer.
Notre rêve est que demain, on achète chez nos enseignes préférées des produits qui ont eu plusieurs histoires, sans exploiter de nouvelles ressources naturelles et en créant des emplois en France. »

SMARTBACK, a sauvé 10 000 meubles de la destruction en 2024 !

SMARTBACK s’impose comme la solution « smart » pour gérer les retours de mobilier.

Qui dit « retour de produit », dit « dispositif logistique » à mettre en place, une gestion qui peut s’avérer être complexe, coûteuse et « mangeuse de temps » pour un fabricant ou une enseigne. Avoir un partenaire qui prend en charge ce dossier et le gère de A à Z est donc précieux ! Surtout si l’objectif poursuivi par ce dernier est de limiter l’impact environnemental des retours en permettant à ces produits neufs d’échapper à la destruction, et de rejoindre le circuit vertueux de la seconde main.

C’est ce que propose la jeune start-up qui gère la chaine logistique du produit retourné dès lors que le retour demandé par le client a été validé par la marque ou l’enseigne concernée.
Selon l’état du produit, l’équipe SMARTBACK décide, en s’appuyant sur son réseau d’acteurs locaux, de la meilleure orientation à lui donner pour prolonger son existence (vente ou don).

SMARTBACK s’occupe ensuite d’aller elle-même récupérer le mobilier chez le particulier qui souhaite retourner son meuble, puis elle le livre au point de revente qu’elle a choisi pour lui trouver un nouvel acquéreur.

Sur 10 000 meubles sauvés en 2024, 2/3 ont été vendus à des acteurs de la seconde main (ressourceries, braderies…) qui les ont à leur tour vendus à petits prix à leur clientèle, et 1/3 ont été donnés à des associations pour prolonger leur vie.

Smartback seconde vie du mobilier
SmartBack, réemploi et seconde vie du mobilier
Smartback économie circulaire et seconde vie du mobilier

Ce qui nous plait chez SMARTBACK :


   Une raison d’être ancrée dans l’économie circulaire

Pourquoi détruire quand on peut réutiliser, valoriser et continuer à utiliser ?
Un constat qui a sonné comme une évidence pour les deux fondatrices de SMARTBACK, animées par un rêve que nous formulons également, celui que « demain, on achète des produits qui ont eu plusieurs histoires », donc plusieurs vies, et que cela se fasse de façon intuitive et naturelle, en allant chez son commerçant de quartier ou dans son enseigne préférée.

Un changement de paradigme que nous espérons vivement !
Repenser nos modèles économiques, activer l’économie circulaire, s’engager vers le zéro déchet, zéro destruction de produits neufs (retours, invendus…), devenir acteur d’une économie à impact positif ou à visée régénérative, est une bascule indispensable si nous voulons collectivement bâtir un avenir durable, prospère et désirable !

   Une démarche qui prône le réemploi des produits et leur valorisation en seconde main … plutôt que la destruction pure et simple, ou même le recyclage en matière première secondaire. 

Pourquoi détruire un produit qui est neuf et qui a nécessité beaucoup de temps et d’énergie, de ressources naturelles et humaines, pour le fabriquer ? Quel sens y a t-il à cela ? Aucun …

C’est pour cela que Ariane Varale et Olympe Chabert se sont fixé comme mission d’éviter la mise en déchèterie de meubles tout neufs (qui n’ont pas encore vécu leur première vie, et qui à peine livrés font aussitôt l’objet d’un retour à l’envoyeur), et qu’elles s’emploient au quotidien à déployer les meilleures solutions pour prolonger leur vie,
– en les aiguillant vers le marché de l’occasion ou de la seconde main,
– en réduisant au maximum l’empreinte carbone de ces retours de produits,
– en favorisant le réemploi dans une dynamique de soutien à l’emploi local.

   Une approche avant tout locale

Avec SMARTBACK, la gestion des retours de mobilier d’ameublement est pensée de façon astucieuse car 100% en local, afin de minimiser le kilométrage à parcourir entre le lieu de récupération du meuble retourné et celui du point de vente qui lui donnera une seconde vie.

Il fallait y penser ! Au lieu de refaire 200 ou 10 000 kilomètres pour retourner à l’entrepôt du fabricant, le meuble sera collecté, par SMARTBACK, chez la personne souhaitant retourner son produit commandé, et une solution locale sera trouvée à maximum 25 kms de chez lui (moyenne/selon la région de France), pour donner à votre canapé, fauteuil, table ou armoire, une nouvelle vie.
Le meuble sera ainsi livré, à nouveau par SMARTBACK, chez un acteur local de la seconde main qui se chargera de le remettre en vente à quelques encablures de là. 

   Un réseau tissé en local avec des acteurs engagés dans la seconde main

Ce sont déjà 800 acteurs, ressourceries, recycleries, associations ainsi que des dépôts-vente ou magasins d’occasion, qui sont engagés aux côtés de SMARTBACK pour donner une seconde vie en local aux produits retournés. Un maillage par région qui permet à la jeune entreprise d’avoir une présence et un levier d’action sur la France entière (à ce jour, uniquement la France métropolitaine).

   Une gestion clé en main, et de A à Z, des retours des enseignes et fabricants de mobilier, afin de lever tous les freins potentiels et faciliter leur engagement dans cette démarche à impact 

Apporter une solution est une chose, dire à une marque ou une enseigne « je m’occupe de tout » en est une autre !
Et c’est là toute l’originalité et la force du concept de SMARTBACK.
En effet, quelle meilleure façon de convaincre les enseignes de mobilier et fabricants de meubles de s’engager dans cette démarche, que de leur proposer de « les alléger de ce problème coûteux et complexe à gérer » en le faisant à leur place !

   Un projet porté par deux jeunes femmes engagées, à l’énergie communicative, qui sont prêtes à se remonter les manches pour faire bouger les lignes !

Que ça fait du bien de voir se lancer des start-ups innovantes et engagées dont l’objectif est de remettre du bon sens dans une économie qui privilégie trop souvent l’économique, donc une démarche « volumique » au détriment de l’environnement et de la réalité des limites planétaires.

 

SmartBack seconde vie du mobilier
Photo de Ariane Varale et Olympe Charbert, fondatrices de SmartBack
SmartBack seconde vie du mobilier
Nous ne pouvons que souhaiter longue vie à cette jeune entreprise déjà très prometteuse !

Du haut de ses 3 ans, SMARTBACK comptabilise :

. 10 000 meubles sauvés en 2024
. 75 % d’émissions de CO2 évitées grâce à son action ! (carbone émis lors de la production et lors du transport/fret du produit retourné)
. 1 million d’euros de CA réalisé en 2024
. Une équipe de 10 personnes
. Un Prix décerné en 2024, le « Grand Prix Made in 92 »

L’avenir de SMARTBACK se présente sous les meilleurs auspices, tant le gisement à traiter est grand si l’on en croit les chiffres de la profession.

Le marché de l’ameublement, qui est valorisé à près de 15 milliards d’euros en 2022, affiche une progression de plus de 16 % par rapport à 2020.

Selon la FEVAD « la vente d’ameublement en ligne en France, a atteint 3,5 milliards d’euros en 2023. Le meublant et la literie sont les catégories de produits les plus vendues en ligne avec respectivement 42,2% et 26% des parts de marché online. »

Avec un taux de meubles retournés de 5 %, la quantité de meubles à détourner d’une triste fin en déchèterie est immense ! 

Et si l’on jette un oeil du côté de la filière de gestion de la fin de vie du mobilier, le constat est guère mieux. Seulement 5% des meubles confiés à l’éco-organisme ECOMAISON, rejoignent la filière du réemploi, ce qui est bien trop peu !

Que dire de plus …
Si ce n’est …

Que cela fait du bien de voir se lancer des start-ups à impact avec autant d’énergie communicative et d’envie de faire bouger les lignes !

Laurence GUIGOU, SEKOIA CITY

 

A lire aussi : de la permaculture à la PermaEntreprise, un modèle inspirant pour l’entreprise de demain

Pour vous donner une petite idée des impacts carbone de la fabrication de différents meubles :

 

Source : https://impactco2.fr/outils/mobilier

 

Cliquez sur le visuel de l’élément de mobilier choisi pour accéder au détail du bilan carbone de sa fabrication

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